oeuvres

 

biographie

Issu d’une famille d’artistes – il est le fils du peintre-verrier suisse Marcel Poncet et le petit-fils du célèbre peintre et théoricien du groupe des Nabis, Maurice Denis – Antoine Poncet choisit la sculpture dès son adolescence et l’étudie auprès de Germaine Richier à Zurich et de Casimir Reymond à Lausanne. Sa rencontre avec Jean Arp en 1951 est décisive tant elle précipite son abandon de la sculpture figurative pour l’exploration d’un art concret. Antoine Poncet devient son praticien ce qui lui permet de découvrir la richesse des formes non-figuratives mais aussi la désinvolture du poète qui manipulait avec humour les mots et les matières. Si ses premières sculptures abstraites (Forme rampante, 1956) sont tributaires du vocabulaire de Arp, Antoine Poncet s’affranchit très rapidement de cette influence en élaborant un langage plastique autonome.

Dans l’émulation du Paris des années 1950-1960, il multiplie les expositions et les rencontres fécondes. Il participe notamment au Salon de la jeune sculpture (1953) et au Salon des Réalités nouvelles (1954), représente la Suisse à la Biennale de Venise (1956) côtoie le collège vaudois des artistes concrets puis le groupe Espace animé par l’architecte André Bloc, voit ses sculptures distinguées par d’éminents critiques tels que Michel Seuphor ou Denys Chevalier, rencontre Constantin Brancusi et Ossip Zadkine, se lie d’amitié avec Alicia Penalba, Etienne-Martin, François Stahly, Isabelle Wahlberg, Emile Gilioli et Augustin Cardenas. En 1959, il présente un large ensemble de sculptures dans la galerie Iris Clert sous le titre Bestiaire insolite, manière de dire le caractère irrévérencieux de sa création d’alors et sa parenté avec la morphologie.

Au fil des années, Antoine Poncet poursuit inlassablement son dialogue avec la matière, convaincu que l’équilibre auquel il aspire est toujours à réinventer. Dans les années 1990-2000, il privilégie les bronzes aux patines délicates et les marbres les plus purs tels le blanc de Carrare, le rose du Portugal ou le noir de Belgique. Ses sculptures gagnent en simplicité, comme l’illustrent le grand marbre d’Ailiotrope créée pour l’E.P.F.L. en 1992 aujourd’hui installé sur le nouveau campus ou cet autre marbre de Carrare – Les Ailes de l’Aurore – qui s’élève square Jacques de Blainville dans le 7e arrondissement de Paris.
Récemment, comme pour rompre à nouveau l’équilibre, Antoine Poncet accorde une place plus grande dans son travail à des formes vives, volontiers contondantes (Germinante, 2016, Ditesecrète, 2019-2020), que le bronze poli diapre d’ombres et de lumières.
Maîtrisant le dessin, le sculpteur a célébré jusque dans les années 2020, la forme en deux dimensions dans une profusion d’oeuvres graphiques, dessins à la mine de plomb, découpages de formes colorées suggestives.
En 1993 le sculpteur est élu membre de l’Académie des beaux-arts dont il assure la présidence en 2009.

Antoine Poncet s’est éteint le 13 août 2022 à Meudon-la-Forêt.